Comment avez-vous eu l’idée de créer ce bougeoir ?
“La collection Eccola a commencé par les bijoux. Ensuite, j’ai voulu intégrer des objets pour explorer la forme et la matière.
Le grand vase (“Idolo”) a été ma première création. Il met en avant la faïence, une matière que j’utilise depuis le début de ma carrière, qui représente le fil rouge de mes collections.
Ensuite, j’ai eu l’idée de créer un bougeoir en m’inspirant des statuettes des déesses Vénus, des représentations féminines de la période néolithique.
Statuette féminine néolithique moyen,
Terre cuite modelée,
Musée d’Archéologie Nationale, Saint Germain-en-Laye
La question de la taille était importante : je souhaitais un objet facile à tenir en main, avec une certaine présence et qui exprime la féminité.
J’ai également voulu mettre en avant le côté technique en créant une partie intérieure amovible, facile à nettoyer.
En exploitant ces différentes facettes, j’ai eu l’idée de concevoir un bougeoir avec plusieurs fonctions : on peut le mettre dans deux sens différents et il est soit bougeoir, soit soliflore.
J’imaginais par exemple un centre de table avec différents objets créant un dialogue : trois avec des fleurs, deux avec des bougies. Ils peuvent être placés dans différentes positions, permettant de créer plusieurs combinaisons, et une alternance entre vide et plein.
Quel est votre processus de création et de fabrication du prototype jusqu’au résultat final ?
J’ai passé beaucoup de temps sur le dessin. Mon objectif était de trouver les proportions parfaites et la taille adéquate. Il était important de trouver le bon espace entre les différentes parties et l’équilibre le plus juste possible entre les courbes.
Je souhaitais trouver une forme et une taille capables de contenir aussi bien une bougie qu’une fleur.
En ce qui concerne le processus de fabrication, je dessine l’objet à la main, puis il est modélisé et imprimé en 3D.
Je collabore avec un céramiste en Italie spécialisé dans la faïence traditionnelle des années 60, qui a un savoir-faire exceptionnel.
Après validation de la pièce imprimée en 3D, le céramiste crée un moule en plâtre, formé de plusieurs parties.
ll verse ensuite la terre liquide dans le moule et contrôle le temps nécessaire pour obtenir la bonne épaisseur de l’objet.
Après avoir vidé le moule du surplus de terre, le céramiste laisse sécher le modèle et lisse les arêtes entre les différentes parties. La pièce en biscuit est ensuite cuite à 1000 degrés.
Après la première cuisson, la pièce est plongée dans un bain d’émail, puis elle est cuite une deuxième fois à 980 degrés pour obtenir le résultat final.
Êtes-vous contente de ce projet ?
Je suis très contente de ce vase et bougeoir, il plait beaucoup et permet aux personnes qui apprécient mon travail, mais qui ne portent pas de bijoux, d’avoir une de mes créations.
Le résultat final correspond vraiment à ce que j’avais imaginé. J’ai passé beaucoup de temps à le dessiner et à perfectionner la forme pour obtenir un objet à la fois ergonomique, sympathique et sensuel.”
Propos recueillis par Samantha, stagiaire à la galerie, le 11/05/24.
Photos fournies par Marion Vidal.